Là où tout a commencé
3 janvier 2015, cela fait des mois que j’attends ce jour. Contrairement à de nombreux tour-mondistes, je n’ai rien anticipé ni rien réservé; je n’ai pas non plus fouillé le net ou parcouru des milliers de guides touristiques pour préparer ce voyage. Ce voyage je l’ai souhaité déconnecté pour me reconnecter à l’essentiel, car c’est de cela dont j’ai vraiment besoin.
Directrice de clientèle dans une agence de communication, j’étais ce que l’on pourrait présenter comme une « vraie parisienne ». Après une rupture difficile – le premier grand amour qui a duré 7 ans -, j’ai noyé mon désespoir dans les clubs, soirées et afters jusqu’à pas d’heure.
Sentiment grisant de toute-puissance, j’étais connue (toute proportion gardée) par tous les videurs des clubs les plus électroniques de la capitale. Heureuse détentrice d’un « profil facebook de soirées », je surfais sur cette double personnalité. Consultante le jour, teufeuse la nuit. Le monde de la nuit parisienne m’a ouvert les bras et j’y ai plongé jusqu’à épuisement.
CE N’EST PAS ÇA TA VIE CAMILLE, RELÈVE TOI ET DÉCIDE DE CE QUE TU VEUX POUR TOI.
Un vendredi froid er gris de février – je m’en souviens comme si c’était hier – mon patron me conseille, avec insistance, de prendre des vacances…. J’allais acheter un billet d’avion pour Bangkok le soir même. Je ne le sais pas encore, mais c’est le premier jour d’un recommencement.
Après quelques jours dans la capitale humide Thailandaise, je décide de partir vers le nord. 12h de train plus tard, je débarque à Chiang Mai et me sens de suite apaisée par l’énergie paisible de la ville. C’est alors que poussée par un élan de vie, je m’inscris pour 4 jours de méditation silencieuse au temple de Doi Suthep.
Depuis toujours intéressée par tout ce qui à trait au développement personnel, je n’ai pour autant jamais médité. Les débuts sont donc un peu chaotique, mon esprit ne cessant de s’agiter alors que je lui incombe de se calmer. Notre maître, Ajaan Buddhasak parle de « Monkey Mind »; j’aime cette image qui en dit long sur notre système de pensée. Je ne suis bien sur pas devenue Moine bouddhiste en si peu de temps, mais cette première expérience d’une autre spiritualité m’a aidé à comprendre que le chemin que j’avais pris n’était pas celui qui me convenait.
De retour à Paris, 15 jours plus tard, je me suis promis de changer de vie.
5 ans plus tard, j’ai tout quitté. J’ai démissionné, rendu mon appartement et donné tout ce que j’avais à des associations. Je n’ai plus rien, enfin si, je n’ai que le nécessaire et surtout je n’ai que l’essentiel : l’envie et l’ouverture au monde.
Mon périple n’a rien de tracé. Munie de mon passeport et d’un sac à dos de 30L, je me suis envolée pour Kuala Lampur, première étape de ce voyage qui restera gravé en moi à jamais. Sans vol retour, j’avais en tête de rejoindre la France par la Terre. Traversée de l’Asie du Sud-Est, Chine, Mongolie et retour en train en empruntant la ligne mythique du transsiberien. Malaisie, Thailande, Vietnam, Laos, Cambodge, Birmanie, … J’en ai vu du pays. Restant plusieurs jours voire semaines au même endroit, j’ai pu m’imprégner de la culture et de l’énergie des pays dans lesquels je suis passée, jusqu’à m’installer 1,5 ans en Chine.
Ces 270 jours de backacking à travers l’Asie du Sud-Est m’ont offert ce qu’il y a de plus important, l’instant présent. Partie sans appareil électronique, mes meilleurs guides touristiques furent les autres voyageurs rencontrés au grés de mon chemin; sans GPS, mon meilleur map fut les locaux questionnés à chaque croisement; sans traducteur électronique, j’ai du me débrouiller pour me faire comprendre… c’est là, dans ce contexte de liberté totale que l’idée de Close Up a germé.
Je voulais permettre à d’autres de faire l’expérience du véritable voyage, celui qui ne se limite pas à cocher sa bucket list, celui qui ne se planifie pas mais se vit, celui qui vous fait vibrer…. mais tout cela, en toute sécurité.