Doit-on arrêter de prendre l’avion ?

Le secteur du tourisme souffre depuis plusieurs années d’une image négative liée au fort bilan carbone qu’on lui associe. Certes, prendre l’avion explose carrément votre bilan énergétique, et je suis la première à favoriser les transports ferroviaires lorsque c’est possible.

L’urgence à modifier nos comportements est réelle et nous ne pouvons plus fermer les yeux. Mais devrions-nous pour autant purement et simplement arrêter de prendre l’avion ? Les puristes vous répondraient sans hésitation que oui. Et selon l’angle selon lequel on se place, ils ont certainement raison ….mais je vois les choses de façon un peu plus modérée.

Tous les voyages ne se valent pas

L’empreinte carbone du secteur du transport représentait 31 % de la consommation d’énergie finale en France en 2019. Bien sur l’avion c’est mal pour la planète (jusqu’au premier vol zéro carbone (Allez au boulot Boieng et Airbus !!). mais en réalité selon les derniers chiffres, l’impact carbone du transport aérien se classe loin derrière…la voiture. Il est donc primordial de prendre en considération le mode de vie et de consommation globale de chaque personne avant de lui sauter à la gorge parce qu’il a osé partir en vacances à l’autre bout du monde.

Prendre l’avion pour traverser la France est fortement à éviter, mais lorsqu’il est question de voyage international, nous n’avons pas tous la possibilité de prendre 3 mois de vacances pour partir en Martinique en voilier. D’un point de vue humain uniquement, l’économie de nombreux pays étrangers reposent aujourd’hui pour grande majorité sur le tourisme; ne plus s’y rendre, c’est également les mettre en danger. Rien n’est tout blanc ou tout noir, il y a toujours deux faces à une même pièce. J’entends déjà le contre-argument venir « Comment faisaient ces peuples avant le tourisme ? ». Bien sûr, qui dit transformation dans un sens, dit transformation dans l’autre sens… mais cela ne se fait pas en un jour.

CONTINUONS À VOYAGER, MAIS VOYAGEONS RESPONSABLE !

Slow tourisme, une forme de tourisme durable

Le slow tourisme, cela vous parle ?

Selon entreprises.gouv.fr, le slow tourisme « c’est l’art de voyager tout en prenant son temps, de s’imprégner pleinement de la nature qui nous entoure et de la richesse du patrimoine. C’est privilégier les rencontres, savourer les plaisirs de la table, avec le souci du respect du territoire et de ses habitants. » Une définition qui – a priori – n’interdit pas de voyager à l’étranger; Bien sur, l’avion c’est pas très slow, car c’est plutôt un moyen de transport rapide.

Pour autant, je reste convaincue qu’il faut mesurer les choses dans un contexte. Je ne mange pas de viande, je n’achète jamais de fringues, l’intégralité de mes appareils électroniques (même professionnels) sont achetés en reconditionnés , je récupére l’eau de pluie pour mes toilettes, je ne commande jamais sur Amazon et ne vais jamais manger dans des chaînes….. j’ai encore un grand potentiel d’amélioration, mais je fais des efforts.

Vous me voyez venir à 3000 Kilomètres ?

Prendre l’avion n’est pas écolo c’est sûr, mais je ne peux me résoudre à éliminer totalement ce moyen de transport. Personnellement, je pars pour des longs mois de voyages donc je fais le maximum pour favoriser d’autres moyens de transports terrestres, mais ce n’est pas possible pour tous. Alors c’est vrai que selon moi, il est préférable de faire attention au quotidien à sa consommation, de favoriser les producteurs locaux (tant pour la planète que pour son corps), de préserver l’eau et s’autoriser à partir une fois de temps en temps à l’autre bout du monde.

Si ce n’est pas vous qui voyagez, c’est ce que vous achetez !

Ok c’est de la provo, vous l’avez bien compris. Ce que je veux dire en substance, c’est que se focaliser uniquement sur l’empreinte carbone de l’avion, c’est oublier d’autres paramètres : le mode de vie de chacun, la régularité dans le voyage, le mode de voyage (quid de celui qui prend le train pour une semaine de vacances sur la côte d’Azur, qui se loue un SUV, fait des virées en bateau et en jet ski ?), ….

Partir à la rencontre

Si l’on met de côté 3 minutes notre consommation de CO2 et que l’on change d’angle d’attaque. Voyager à l’étranger (hors Europe), c’est sortir de sa zone de confort, c’est se projeter dans un monde plus global; c’est se rendre compte de la résultante de nos actions pour ces populations. 3° C de plus chaque été, « on va être bien dans le Nord de la France, on va pouvoir s’installer une piscine ». 3° C de plus à Madagascar, « c’est la première famine écologique déclarée par l’OMS ». Tout est une question de point de vue…. et partir à la rencontre de l’autre, découvrir son mode de vie, apprendre de sa culture, c’est comprendre un peu plus son point de vue !

Nous visons sur une seule et même Terre mais pour autant, nous n’avons pas les mêmes vies. Partir à la rencontre de l’autre, c’est se nourrir de nos différences, c’est aller à la rencontre de soi !

Make it slow, follow the flow

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